Fibre optique : la France atteint 41,1 millions de locaux éligibles et plus de 25 millions d’abonnés

Raccordement à la fibre optique
Crédits : Département des Yvelines

Alors que plus des trois quarts des abonnés à Internet fixe sont désormais connectés via la fibre, la France entre dans la phase délicate de son basculement numérique : celle où les derniers pourcents coûtent le plus cher et posent les plus grands défis d’équité territoriale.

Un succès quantitatif indéniable

Au 31 mars 2025, 25,1 millions de foyers et entreprises étaient abonnés à la fibre optique, selon les chiffres de l’Arcep. Cela représente 77 % de tous les abonnements Internet fixes en France. La tendance est nette : la technologie cuivre (xDSL) s’effondre, avec 550 000 abonnements perdus en trois mois, tandis que le très haut débit, emmené par la fibre, poursuit sa progression.

En parallèle, 41,1 millions de locaux sont désormais raccordables en FttH, ce qui correspond à près de 6 foyers sur 10. Le cap symbolique des 40 millions a été franchi en 2024, et l’année 2025 continue à creuser l’écart en faveur de la fibre.

Des fractures territoriales encore bien réelles

Derrière cette réussite, les inégalités d’accès persistent. Si Paris, Lyon ou les Hauts-de-Seine approchent des 100 % de couverture, des métropoles comme Marseille, Montpellier ou certaines zones rurales restent en retrait. À Marseille, seulement 87 % des locaux sont couverts par la fibre, contre 97 % dans la capitale.

Les zones d’initiative publique (RIP) montrent à la fois leur importance stratégique (elles couvrent 15,8 millions de locaux) et leur vulnérabilité. Le rythme de raccordement y ralentit : 300 000 nouveaux foyers y ont été rendus raccordables au T1 2025, contre 460 000 un an plus tôt.

Le rôle central des opérateurs dans l’aménagement numérique

Les engagements pris dans les zones moins denses (AMII) par Orange et SFR affichent une relative réussite : 93 % des locaux sont raccordés dans les zones couvertes par Orange, et 97 % pour SFR. Ces chiffres masquent toutefois des retards localisés et des différences de qualité de service selon les opérateurs.

La mutualisation des réseaux (principe selon lequel plusieurs fournisseurs d’accès peuvent proposer leurs services sur une même infrastructure) a permis d’atteindre plus de 40 millions de lignes mutualisées. C’est un pilier du modèle français, garant de la diversité de l’offre commerciale dans les territoires.

Le démantèlement du cuivre en toile de fond

À mesure que la fibre progresse, le réseau cuivre est appelé à disparaître, d’ici 2030. Sa lente extinction s’observe déjà dans les chiffres : moins de 5,3 millions d’abonnements encore actifs en haut débit fin mars, en baisse constante.

Mais ce retrait progressif du cuivre impose une vigilance accrue : le basculement doit être accompagné pour éviter de laisser des zones sans solution de rechange fiable. Il soulève également des questions économiques pour les territoires encore dépendants de cette technologie.

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