L’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) vient de publier la dernière édition de son Observatoire de la qualité des réseaux en fibre optique (FttH), avec des chiffres allant jusqu’à octobre 2024. Si globalement la situation s’améliore, notamment avec une baisse du taux moyen de pannes passant de 0,19 % en janvier à 0,13 % en octobre 2024, les disparités régionales et entre opérateurs restent marquées.
Baisse des pannes mais vigilance requise
La diminution du taux moyen de pannes à l’échelle nationale est encourageante, notamment sur les réseaux les plus problématiques, où ce taux a chuté de 0,51 % à 0,30 %. Toutefois, des différences significatives subsistent selon les départements et les opérateurs. Par exemple, certains réseaux comme ceux d’Altice (notamment Debitex Telecom ou Sequantic Telecom) continuent à afficher des taux de panne nettement supérieurs à la moyenne nationale, posant question sur l’efficacité des mesures correctives en place.

Évolution du taux de pannes signalées par l’opérateur commercial à l’opérateur d’infrastructure entre janvier 2022 et octobre 2024, données fournies par les opérateurs commerciaux. Crédits : ARCEP
Échecs de raccordement : stabilité préoccupante
Les échecs au raccordement restent globalement stables, autour de niveaux élevés sur certains territoires. Des réseaux gérés par Altitude et Altice enregistrent des taux particulièrement élevés, dépassant parfois les 20 %. Le réseau Sequantic Telecom détient ainsi un taux d’échec au raccordement supérieur à 30 %. Ces difficultés sont imputées en grande partie à des erreurs d’exploitation ou des malfaçons lors des interventions techniques.
Malfaçons techniques et réactivité des opérateurs
Un nouvel indicateur révèle des malfaçons fréquentes lors des interventions pour le raccordement des abonnés par les opérateurs commerciaux (Orange, SFR, Free, Bouygues Télécom). Parmi les erreurs récurrentes : utilisation de mauvais boîtiers de raccordement, absence ou mauvaise référence des étiquettes sur les prises optiques, ou déchets laissés dans les armoires de rue après interventions. La reprise de ces malfaçons par les opérateurs commerciaux varie grandement, avec des retards parfois importants au-delà du délai contractuel de 30 jours.

Evolution du taux de raccordements non-conformes par typologie de malfaçon, agrégé par opérateur commercial entre le T1 2024 et le T3 2024, sur les réseaux d’Altitude. Crédits : ARCEP
Transparence et responsabilités
Si les initiatives de l’Arcep pour améliorer la transparence et la qualité sont notables, le chemin reste encore long pour homogénéiser la qualité des réseaux fibre optique sur l’ensemble du territoire. L’autorité de régulation appelle à une vigilance renforcée des opérateurs commerciaux et d’infrastructures, afin d’assurer une qualité de service uniforme et conforme aux attentes croissantes des utilisateurs finaux.
> Télécharger le dernier Observatoire de la qualité des réseaux en fibre optique (ARCEP)